Le titre de mon commentaire fait référence à une célèbre répartie de mon père qui, lorsque j'avais dix ans environ et que je vivais encore dans les Laurentides (mais les Hautes moi, contrairement à Brigitte qui vit dans les Basses!), avait dit que si un jour j'écrivais ma biographie ça s'intitulerait "Trauma su'l'bord du lac".
Comprendre par la boutade que mon père me trouvait franchement dramatique! Brigitte, elle, ce n'est pas son problème. Elle est plutôt cynique, en quête d'un absolu qui passe entre autres par une fascination pour l'horreur. Une fascination pour l'horreur qui trouve un cadre insoupçonné dans le paysage rural de Sainte-Scholastique dans les Basses-Laurentides. Destroy donc, la Brigitte. Elle n'est pas Des Colères pour rien. Fosse à purin parce que c'est entre autres le cadre dans lequel se déroule cet étrange conte.
Je dis 'conte' parce qu'il y a un aspect onirique dans le parcours de cette Brigitte qui fait du camping dans les cimetières, écrit des lettres d'amour à un tueur, et joue les égéries pour des réalisatrices de films d'horreur en herbe. La colère, par contre, n'est pas métaphorique. Elle est entière, ancrée, ressentie, crédible. Cette colère que l'on ne sent que plus incarnée parce que la protagoniste est d'une lucidité à faire pleurer.
Seul bémol, la relation entre Brigitte et son nouvel amoureux, Jean-Baptise, ne paraît pas assez développée pour expliquer le dénouement. Il y a quelque chose qui sonne un peu faux autour de cette relation trop brève.
Par contre, la fin qui, sur le coup, m'est apparue excessive me revient régulièrement à l'esprit. Tellement qu'elle a fait renaître un souvenir enfuit, assez près de ce récit, un souvenir qui prouvait bien que je n'étais pas la plus traumatisée sur le bord du lac et que ce qui précède un tsunami c'est, toujours, le calme plat. Il faut parfois se méfier de se que couvent les adolescents trop intelligents...
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