Notre Recrue du mois de mars a fait l'objet d'une bande-annonce. Pour vous titiller...
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Notre Recrue du mois de mars a fait l'objet d'une bande-annonce. Pour vous titiller...
Rédigé à 13:43 dans Nouvelles et actualités | Lien permanent | Commentaires (1)
Ce n'est pas tous les jours qu'un écrivain à son premier roman se fait traiter de génie. Chantal Guy a titré sa très édifiante rencontre :
Attention: Jean-Simon Desrochers, génie au travail
Rarement a-t-on lu dans une rentrée littéraire un premier roman aussi ambitieux. Et qui mieux est, à la hauteur de ses prétentions. Un pavé de près de 700 pages, environ 150 chapitres, 26 personnages, une histoire maîtrisée au quart de tour. C'est l'heure de découvrir Jean-Simon Desrochers, écrivain jusqu'au bout des ongles, qui dédie son premier roman à «ceux qui ne lisent pas».
«En fait, La canicule des pauvres, c'est 26 romans de 40 pages réunis en un», lance Jean-Simon Desrochers, aussi sûr de lui en paroles qu'à l'écrit.
Rédigé à 22:48 dans Les médias en parlent... | Lien permanent | Commentaires (0)
Par Venise
J’avais un peu le trac quand j'ai commencé ce 338 pages gros format. Un peu surprise du style au début : d’une grande fluidité, tout simple, direct, avec du dialogue, j’ose dire en abondance. C'est l'absence de prétention à la « regardez-j’écris-bien » qui est finalement venu me chercher.
Grosso modo, c’est un compositeur méconnu courant après l’inspiration pour LA création du siècle mais qui, comme tout le monde, doit gagner sa vie. Il entre comme gardien de nuit dans un asile, emploi idéal pour composer. Pensez-vous que nous étions, pendant quelques centaines de pages, pour le regarder composer, alerte et inspiré ? Évidemment que non. C’est Tristan qui va venir le chercher sur sa planète de grand compositeur assez nombriliste. Plusieurs personnages vont venir se greffer : Le grand manitou de l’institut psychiatrique ; grandiloquent et borné. La mécène frustrée et laide de jalousie, Rachel, la juvénile Agathe qui se révèlera plus mâture qu’à prime abord. Je n’oublie pas sa Cour masculine car, semblerait-il qu’elle soit irrésistible cette demoiselle, excepté pour notre virtuose, Pascal.
L’histoire file, on ne s’accroche pas à de longues descriptions qui sont plutôt habilement intégrées à l’action. J’ai vraiment beaucoup aimé tout ce qui se passe à l’Institut, je me suis grandement attachée à Tristan, ou plutôt à leur relation très spéciale. Imaginez, Tristan est enfermé et bourré de médicaments depuis l’âge de 16 ans, et après 7 ans de ce régime, une flamme de vie vacille encore en lui. Il s’accroche donc désespérément à ce gardien de nuit qui n’a pourtant pas le droit de lui parler, ce qui crée des tensions palpitantes. Tristan vit à travers les yeux de Pascal qui lui raconte son quotidien qui devient des aventures trépidantes pour un incarcéré. Même en tant que lectrice libre, je me suis aussi intéressée à ces histoires, c’est pour dire qu’elles sont bien menées. Je me suis fait prendre à ce jeu au point que mon attention se relâchait à l’extérieur des murs.
Je ne suis pas juste là, la relation de Pascal avec Agathe m’a aussi intéressée, même si un peu plus banale. La relation avec sa mécène m’a fortement intriguée au départ et puis, ce personnage m’est apparu tellement tiré par les cheveux et la réaction de Pascal à cette vile femme aussi. J’ai un peu décrochée. Mon seul petit problème, si c’en est un, est que le personnage principal, le compositeur m’intéressait en autant qu’il soit en relation. Sa ferveur vis-à-vis la musique, son ambition démesurée, m’est passé comme de l’eau sur le dos d’une cane. Je ne l’ai pas pris à cœur comme l’auteur l’aurait désiré, je crois. Mais qu’importe puisque Pascal a passé 338 pages à être en relation !
J’ai un « mais » : la fin. À partir d’un lancement littéraire qui sent le dénouement à plein nez, une escalade d’actions débridées, pour ne pas dire complètement folles m’ont perdue. Pourtant, encore là, j’imagine que j’aurais dû trembler de peur mais trop, c’est trop. J’ai trouvé la scène maladroite assez pour sortir de l’histoire et regarder l’auteur écrire. Ce qui n’est pas bon signe. Et en passant, quant à parler de fin, on a appelé épilogue un chapitre mais le dernier (long) paragraphe serait un réel épilogue mais la balance serait plutôt, à mon sens, une suite à la fin de la fin. C’est un détail.
Pour résumer, j’ai apprécié cette lecture et je garde un souvenir indélébile de la relation Pascal-Tristan et de cet asile assez barbare, ayant apprécié cette critique sociale – dans l’humour – sur le bourrage des cerveaux par les médicaments et la prétention outrancière des soignants en chef.
Je vous invite à visiter le passionnant site de l'auteur, Éloi Paré
Rédigé à 22:56 dans Commentaires de lecture - Repêchage | Lien permanent | Commentaires (0)
Annie Cloutier, notre 3ième Recrue de 2008-2009, publie ces jours-ci son deuxième roman: La chute du mur.
Pour en savoir plus, consultez le site web de Triptyque.
Rédigé à 19:56 dans Nouvelles et actualités | Lien permanent | Commentaires (3)
Les références:
Chantal Guy fait l'éloge de La canicule des pauvres
La bande-annonce
Danielle Laurin aime La canicule des pauvres
Jean-Simon DesRochers répond au Questionnaire de la Recrue
La canicule des pauvres conseillé par les Libraires indépendants
Une analyse détaillée de La canicule des pauvres
Les commentaires:
Une chaleur qui donne... soif de vivre!
L'humanisme fleurit aussi dans un deux et demi
Bloc de personnages
Extraire l'essence de Montréal
La canicule de laisse pas froid
Sous la loupe
Pauvres en finances, riches en temps
Plus vrai que nature
Rédigé à 10:44 | Lien permanent | Commentaires (0)
Jean-Simon DesRochers est né à Montréal en 1976. En 2001, il fait paraître le livre de poésie L'Obéissance impure (finaliste au Prix Émile-Nelligan, mention au prix Jacqueline-Déry-Mochon). En 2003, il récidive en poésie avec Parle seul qui, en plus de jouir d'un accueil critique exceptionnel, remporte le Prix Émile-Nelligan. De 2003 à 2005, il dirige la revue Dialogis où il publie plusieurs textes ainsi que le manifeste La déclaration d'ouverture. De 2005 à 2009, il se consacre à l'écriture de trois romans, dont La canicule des pauvres. Il est actuellement étudiant au doctorat en théorie de la création à l’UQÀM.
Durant dix jours, une canicule sans précédent frappe Montréal. Le smog persistant s’immisce dans la conversation, s’ajoute aux thèmes récurrents de l’argent et du sexe. Les nantis climatisent leur maison, les pauvres endurent le calvaire. Au Galant, une ancienne maison de passe transformée en immeuble locatif, la vague de chaleur déferle comme un tsunami. Dans le climat surchauffé des appartements sordides se célèbre l’étrange carnaval qu’est la métropole contemporaine.
Pour Zach le revendeur de drogue, Kaviak le pornographe, Sarah la tueuse à gages, Takao le bédéiste japonais, Lulu du groupe punk Claudette Abattage et une vingtaine d’autres personnages aussi tendres que cyniques, la vie dans ce monde trop jeune pour être vieux et trop usé pour être neuf, c’est la vie, sans mode d’emploi.
Dans cet imposant premier roman, Jean-Simon DesRochers réussit un tour de force : donner à lire une réalité aussi crue que drôle, un monde tellement vivant que sa décadence ne cesse de nous séduire.
Rédigé à 08:00 | Lien permanent | Commentaires (0)
Par Marco
Le métissage des arts est fréquent, et toujours un défi pour ceux qui le tentent la première fois. C’est un exercice intéressant, parfois surprenant, parfois dangereux. La littérature et la chanson, tout en étant liées, ne se travaillent pas du tout de la même façon.
Présenté comme un récit, Les Révolutions de Marina sont probablement davantage une autofiction ou une autobiographie romancée. Et c’est peut-être ce qu’il y a de plus intéressant, dans le roman. Parce l’auteure n’a pas de prétentions et sa première œuvre n’imposait aucune attente. Mais le travail transparaît dans ses écrits. Les chapitres, arrangés volontairement selon un ordre illogique, sont à l’image des passages inégaux qu’on y retrouve. Certains paragraphes sont maniérés. D’autres nous figurent le Brésil avec une franchise exquise.
Bïa a peut-être écrit ce roman comme on bâtit un disque : plusieurs chansons qui se suivent, ne se ressemblent pas toujours, mais qui épousent un thème global. Il nous reste au final un assemblage de textes amusants mais décousus. Et quelques leçons d’histoires.
Encore suis-je très loin de condamner les premiers écrits de Bïa Krieger. Ce livre comporte de nombreuses qualités, une ambiance exaltante. Marina est un personnage touchant, et Bïa pose un regard lucide sur ses propres souvenirs. La lecture est simplement compliquée par la forme du roman. Il ne nous laisse pas froid, mais on frissonne un peu sous la chaleur du Brésil.
Rédigé à 18:57 dans Commentaires de lecture - Les Recrues | Lien permanent | Commentaires (0)
Bïa est une chanteuse d’origine brésilienne et ce roman est en partie inspiré de sa vie personnelle. J’admets m’être dit à un moment donné : « Allons bon, encore une chanteuse qui se découvre des talents littéraires... » Mais mon scepticisme initial a été rapidement balayé par les nombreuses qualités des Révolutions de Marina.
L’héroïne et narratrice du roman, Marina, est la fille de deux militants brésiliens de gauche contraints à l’exil en raison de la prise de pouvoir des militaires. L’engagement de ses parents pour la démocratie et la justice sociale a des conséquences sur la jeune Marina qui vit une enfance loin de toute routine. Elle a une vie de nomade faite de clandestinité et de dissimulations. Elle passe son enfance entre le Brésil, le Chili et le Portugal. Le roman est une chronique de cette enfance et de cette adolescence si particulières. Au cœur du roman se trouvent les relations de la jeune Marina avec ses parents et son cercle familial plus large. En effet, malgré l’exil de ses parents, elle garde des liens avec ses grands-parents chez qui elle séjourne régulièrement. Alors que la vie politique au Brésil s’assouplit, la famille se prépare pour un retour au pays natal mais chacun de son côté étant donné que les parents de Marina ont décidé de se séparer.
Les révolutions de Marina pose un regard tendre mais sans concession sur la famille. Les relations de Marina avec ses parents ne sont pas toujours faciles. La plus grande qualité de ce roman est selon moi la lucidité dont fait preuve la narratrice. Et en même temps, le regard enfantin amène une certaine dose d'humour et de légèreté. L'auteure possède vraiment une belle plume et c'est un plaisir de se plonger dans les aventures de Marina et ses parents. Il y a dans ce livre un bon dosage entre les anecdotes familiales, le retour sur des événements historiques et politiques et enfin quelques leçons de vie. Bïa Krieger nous propose aussi de faire connaissance avec un Brésil loin des clichés et des cartes postales. Et c'est tant mieux comme ça.
J'ai été au départ un peu déstabilisé par l’alternance entre un récit chronologique et des séquences qui reviennent sur des moments ou des personnages précis. Je m’y suis fait au fur et à mesure et j'ai apprécié ce procédé qui évite de donner une trop grande linéarité au récit. Le système est tout de même parfois maladroit car ce n'est pas toujours clair qui parle dans ces parenthèses. Il y a un mélange de récits à la première personne et du point de vue d’un narrateur omniscient. Mais il s’agit là du seul élément qui m’a perturbé. Je garde l'image d'un livre fort bien fait qui rend un bel hommage aux parents.
Rédigé à 13:36 dans Commentaires de lecture - Les Recrues | Lien permanent | Commentaires (0)
Un voyage entre l'Amérique du Sud, le Portugal et l'imperturbable quotidien d'une enfant née de parents très distincts de la famille moyenne traditionnelle! Ils militent, ils fuient et malgré tout, ils tentent d'en faire une jeune fille comme les autres. Marina trimbale sa valise entre chez sa grand-mère et ses parents dans plus d'un pays avec une incroyable sagesse. Elle ne doit rien dévoiler des activités de ses parents et dès son jeune âge, on lui apprendra les mots à éviter... Ce personnage est très attachant parce qu'on lui en demande beaucoup et jusqu'à son adolescence, elle semble tout accepter sans trop rechigner. Après, c'est autre chose, mais le lecteur découvre avec soulagement que tout cela n'est pas seulement relié au cheminement politique effectué par ses parents... Ils sont aussi un couple avec obstacles et difficultés à surmonter.
Pour l'aspect historique et culturel du roman, j'ai beaucoup aimé. Le fameux Sud, les soirées chaudes, la musique et la danse se méritent encore une place dans le palmarès de l'exotisme, et que dire du Brésil?! Ce n'est pas que la samba, mais c'est aussi un mixte impressionnant de diverses civilisations...
Rédigé à 10:15 dans Commentaires de lecture - Les Recrues | Lien permanent | Commentaires (0)
J'aime les personnages nuancés, qui ont quelque chose d'intéressant à dire. Un bonheur pour moi donc de tomber sur Les révolutions de Marina, de Bïa Krieger.
J'ai bien voulu suivre la narratrice si attachante depuis sa petite enfance jusqu'à l'adolescente instinctive, sensible et intelligente qu'elle devient. La relation de la jeune fille avec ses parents est délicate, juste et touchante, faite d'abandons et d'amour inconditionnel. Je pense aux retours en arrière où nous en apprenons davantage sur les grands-parents et les parents de Marina, qui ajoutent à la profondeur du roman. Marina est ce qu'elle est grâce à ses prédécesseurs, ces hommes et femmes qui ont évolué dans un Brésil tout en couleurs.
Une belle écriture, un regard lucide, parfois sérieux, parfois comique, mais toujours sensible. J'ai goûté ce Brésil vu par les yeux d'une Marina fière de ses racines, de son pays, des gens qui l'ont fait, dont ses parents.
J'ai donc accepté sans hésiter de voyager au Brésil, au Chili, au Pérou et au Portugal avec Marina, et ce même si la succession des chapitres, un peu confuse, est parfois dérangeante. Mais pas trop : quel univers intéressant! Tout est crédible dans ce roman dont on sent l'authenticité et la chaleur, l'humanité et la subtilité.
Rédigé à 10:00 | Lien permanent | Commentaires (0)
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