Un roman jeune, c’est ainsi que j’ai le goût de commencer. Tout y est moderne, frais, au goût de l’heure, à commencer par le thème de la suppléance. Les profs craquent de toutes parts, par en-dedans par en-dehors, il faut les remplacer, toujours ou momentanément et c’est là qu’arrive la musicienne en peine d’amour. Mathilde. Est-ce qu’une école primaire et son trop-plein de problèmes est le meilleur endroit pour oublier une peine d’amour toute garnie, all-dress si vous préférez ? Parce que Mathilde ne s’est pas seulement fait larguée par le chum mais aussi par le groupe de musique dans lequel ils jouaient.
Pas facile. Mais ne vous en faites pas trop, le ton est léger au possible, pétille de bonne humeur malgré l’adversité. Le style, lui, suit de près ce ton et se lit à peu près comme il se parle. Un style familier assez réussi, avec le petit côté « journal de bord », je vous assure qu’on la suit de très près, Mathilde, dans ses aléas d’enseignante, de musicienne et de jeune femme transie d’amour (vous avez deviné, elle jette rapidement son dévolu sur un autre). J’avoue qu’à certains moments, j’entendais un téléroman dans ma tête. Pourquoi pas ? Il s’agit d’ajuster son appareil, ne pas attendre de pied ferme la phrase inspirée, enflée de métaphores et d’images fortes.
C’est certain que l’originalité en souffre, aussi je suis heureuse d’avoir déniché à la dernière page les 19 titres de chapitres qui sont autant de chansons québécoises. Pour un petit bouquin qui nous entretient de musique et de chansons, j’ai trouvé ça joliment ingénieux. Quant à moi, je n’ai pas été vite, j’ai allumé au douzième titre seulement « Chamaille Chamaille » de Chloé Ste-Marie. On fait ce qu’on peut !
L’histoire s’enfile bien, il n’y a pas de glissement de terrain, pas de sauts de kangourous et de fausses pistes, et le propos a sa part d’esprit critique vis-à-vis le fonctionnement des écoles, mais toujours sur le ton de la légèreté. Avec ces données bien en tête, il s’agit, comme on dit, de ne pas bouder son plaisir.
J’ajouterai, pour toute la franchise que vous attendez de moi (elle ne manque pas de prétention la madame !) que, pour ma part, j’ai été très moyennement intéressée par cette histoire qui manquait de piquant pour me tenir, disons, alerte.
Encore une fois, une question de constitution de l’esprit !
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