Je suis de ceux qui préfèrent l'homme Laferrière à l'auteur. J'aime sa conversation, j'aime ses coups de gueule, j'aime son absence d'humilité mêlée à sa grande humanité. Ses romans m'ont plus, sans plus... Même L'énigme du retour, pourtant coiffé de tous les prix que vous savez (le Médicis en tête) ne m'a pas transportée outre mesure. Je constate talent sans être chamboulée...
Et voilà qu'arrive ce livre de l'enfance. Vieux Os pré-adolescent, aimé de cette Da grand-mère que tout le monde aime. La vie peut être vache, on le sait, mais quand elle te donne une grand-mère que tout le monde aime, c'est déjà ça de pris! Le charme des après-midi sans fin c'est le livre d'avant le premier départ, c'est le livre qui annonce la mouvance et le nomadisme de celui qui, à cet âge, ne veut pas partir.
C'est la belle plume de Laferrière, son sens de l'humain, son sens d'Haïti à la mythique et terriblement réel au profit de la pensée d'un garçon en train de devenir homme. D'un garçon amoureux et timide. Les yeux de Vava, l'inspiration d'une vie.
La grande réussite de ce roman, par-dessus tout, c'est que sans jamais nommé cette transition qui s'opère chez son alter ego, la force vive des jeunes garçons est pourtant dans chaque page. Et c'est là qu'on constate l'énorme talent de l'écrivain: il n'est pas vraiment besoin de dire, pour dire...
Tous les apprentis devraient s'en rappeler.
J'ai lu ce livre dans le cadre du blogoclub.
Les commentaires récents