Peu de films m'auront autant construite que L'Amant. J'étais adolescente. J'ai compris ce soir-là des aspects importants de ce que j'étais. J'ai nommé ce soir-là, au moins en pensées, une préoccupation importante pour ce qui, dans les relations humaines, relève du désir et de toute son ambiguïté.
En ce sens, malgré tout ce que le personnage Duras peut avoir d'exaspérant, il faut regarder ce film troublant, ce film amorce de L'Amant comme film. Il y a là la voix de Duras, il y a là toute la complexité de se mettre en mots, pour ensuite se porter en images. Une réflexion sur l'autofiction en filigrane, dans cette étrange manière qu'a Duras de parler de son personnage et d'elle, de façon interchangeable, sans continuité.
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