Dans une histoire que j'ai écrit - et que j'écris toujours... - un des personnages est obsédé par les triangles relationnels. Sans être obsédée, je constate bien la multiplication des triangles dans ma courte histoire et l'importance qu'intuitivement je leur donne. Les triangles amoureux bien sûr, mais c'est une autre histoire, une histoire qu'on a maintes fois contées et (re)contées ici. Sans besoin d'y revenir vraiment.
Ce que j'ai réalisé récemment, c'est plutôt mon attrait infini pour un autre triangle. Un triangle de complicité.
Il y a deux hommes. Et il y a moi.
J'ai d'ailleurs dans la tête une photo qui n'existe pas. Il y a moi, un sourire épanoui et une solidité du regard, entourée de deux hommes. Mes hommes. Cette photo qui n'existe pas et où les hommes sont sans visage précis, est pourtant tellement claire dans mon esprit qu'elle existe un peu.
Ils se sont multipliés dans mon adolescence. Et puis une fois grande encore un peu. J'en vois au moins deux à l'université. Un très fort, en France. Plus récemment un autre, dans le sillage de ma dernière année d'enseignement.
Je reconnais moins ce triangle par la présence de deux hommes complices dans ma vie que par mon sentiment qui en naît. Un sentiment de complétude, d'épanouissement. Comme si je me sentais plus "à ma place" qu'avant. Comme si ma place elle était là, la pointe féminine d'un triangle.
Et quand je sens monter ça, je m'inquiète. J'ai peur de ces triangles parce que chaque fois qu'ils apparaissent, je m'emporte, je m'envole, et ça ne dure jamais très longtemps. (N'importe quel obsédé du triangle vous dirait de toute façon que ce n'est pas fait pour durer, un triangle...)
Il y a quelques jours, j'ai reçu une étonnante demande d'amitié sur Facebook. Sur le coup, je n'ai pas compris. Et puis le souvenir. Jean-François... J'avais déjà retrouvé David il y a deux ans (déjà!) et j'avais oublié que dans mes souvenirs si forts de cette période, de ce premier amour silencieux, il y avait évidemment un triangle.
Pas une autre femme qui me voulait mon homme. Non, non... un autre garçon. Grand et fort. J'avais 12 ans et mes deux meilleurs amis c'étaient des garçons grands et forts. J'étais comblée.
Bien entendu, j'ai trop voulu ne rien perdre, à ne pas pouvoir croire ce sentiment de sécurité et de confort qui naissait enfin. Et le triangle à imploser.
Et qu'est-ce qui naît d'un triangle qui implose quand on a 12 ans?
Un poème, pardi... un premier poème!
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