Hier soir, en rentrant de ma première bière collective de ma nouvelle vie, j'ai passé par l'autoroute. Il y avait une brume mystérieuse sur Soulanges et sur le fleuve. J'ai trouvé ça beau. De ce regard qu'on a devant ce qui est nouveau, ce regard vierge qui s'étonne encore. À des milles de cette fille blasée que je suis pourtant, souvent.
Bien sûr, quand j'ai pris ma décision je me suis un peu demandée ce qui me mordait les mollets encore. Cette incapacité de tenir en place, ce besoin incessant de mouvement.
Et puis hier je me suis dit que c'est ça probablement qui me mord les mollets, cette envie de retrouver un regard, une pureté d'être au monde. Je bouge parce que c'est une façon d'investir dans mon besoin d'être émerveillée.
Et je me dis qu'un gars me dirait ça, exactement, "je bouge parce que c'est une façon d'investir dans mon besoin d'être émerveillée" et je lui ferais une petite crise sur le thème maudite-génération-de-pas-branchés. Comme quoi j'aurais pas tout à fait tort. Maudite belle génération de pas branchés. Reste à leur expliquer que parfois on peut être deux à bouger pour s'émerveiller!
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