C'est même pas par snobisme. C'est juste qu'un moment donné faut en revenir de se gargariser aux contes de fée. Non, mais fuck off, quoi. La traîtrise de la chick lit, c'est qu'elle est à la fois 100% réaliste, 100% superficielle et 100% fantasmée. 300% quoi!
100% réaliste parce qu'elle met en évidence nos vraies angoisses, niaiseuses, mais vraies. Notre réflexe débile de nous imaginer à la fois culbuter et\ou romantiquement bercer par le gars qu'on a rencontré y'a 5 minutes et qui n'a pas de qualités, pour le moment, autres que de nous regarder avec une flamme d'intérêt inqualifiable. Nos réflexions débiles entre la liberté, la vie d'avant, le sexe, l'engagement. Nos questions débiles «Ahahah! il m'a dit ça qu'est-ce qu'il veut dire?»
100% superficielle aussi justement parce que ces réflexes, ces angoisses et ces réflexions si elles sont rendues comme ça, brutes, sans mise en contexte, sans recherche de sens, sans regard plus profond, sont sans intérêt. Elles sont vraies, mais elles sont comme des frissons sur la peau de l'âme, frissons d'hyperactifs qui ne se sont pas encore arrêtés pour réfléchir à ce qui est profondément derrière tout ça.
100% fantasmée parce que dans la côlisse de vraie vie là, tes amis se rendent pas soudain compte qu'ils sont fous de toi et toi d'eux. Et puis dans la vraie vie t'es jamais déchiré entre un blond aux yeux bleus et un brun aux yeux bruns plus beaux l'un que l'autre, et spirituels, et galants.
Parole de fille qui peut garantir que c'est pas parce qu'un gars passe la soirée collée sur toi que bon... (bander intellectuellement qu'on appelle ça ça l'air...) et que c'est pas parce que t'entretient avec un gars une relation de tiraillage plein de séduction que pour autant.... que c'est pas parce qu'un gars trouve que t'es tout ce qui a pu arriver de mieux dans sa vie que pour autant... et que c'est certainement pas parce qu'un gars te trouve cute qu'il va te dire «Tu me donnes le vertige...» dans l'oreille, comme ça, gratuitement, même pas sur le bord de l'orgasme!
COME ON! Que la dernière qui s'est faite dire «Tu me donnes le vertige» par un gars se lève. Ah pis non, qu'elle reste donc assise.
C'est pas ça la vie. C'est tellement prosaïque la vie. C'est tellement prévisible.
Et tellement plus compliqué que ça! Et moins en même temps.
C'est juste tellement plus profond. La vie c'est pas ce qui frémit à la surface de notre quotidien dans les anecdotes adolescentes des gars que je-sais-pas-ce-qu'il-voulait-dire-quand-il-m'a-dit-ça, dans nos soupirs sur les gars qui sont tous pareils, vos soupirs sur les filles qui sont compliquées.
La vie c'est au fond que ça se passe. On la complique en surface pour se faire croire qu'au fond c'est simple.
Un nouveau genre d'autruche!
Boooon, je t'ai trouvée (pareil comme Carine, je ne l'ai réalisé qu'à table, en parlant de ce billet précis!)!!! Je suis morte de rire en le lisant! N'empêche qu'un petit roman de chick lit de temps en temps... je ne dis pas non! :)
Rédigé par : Karine :) | lundi 13 oct 2008 à 20:59
Oh! Oh! SVP, lis mon billet sur Gin tonic et concombres (sur www.blogalolo.quebecblogue.com)
Rédigé par : Laurence | mardi 14 oct 2008 à 13:54