Pour l’accueil. Bien sûr. La chaleur. À cette façon que vous avez eu de venir en moi, vous lover au fond de mon sexe. (Ou non. Parce qu’on peut pénétrer ailleurs aussi et s’installer plus subtilement. Dans une artère. Ou un neurone. Dans une ride ou dans le pli du coude.) M’habiter. Comme des bestioles hivernant, leur mal de vivre en bandoulière, en quête d’un lieu pour déposer leur ancienne peau. Histoire de devenir enfin.
Devenir un oiseau.
Et que moi je me sanctifie. M’abandonne. À l’Unique toujours. L’Unique qui change mais qui chaque fois mérite sa majestueuse majuscule. Qui n’a peut-être comme seul point commun que des couilles. (Quoi que…) Mais c’est pas mal déjà. D’en avoir. Quand il s’agit de se répandre. (Même pour répandre des larmes rien de mieux que des couilles, parce que vos larmes à vous ont toujours l’exotisme des premières fois.) Se répandre donc. Sur moi. En moi. Et partir.
Histoire de consacrer la béance. Le sacré est pourtant celui qui lie, la finitude. Le sacré chez moi est un précipice, un fossé, un hospice. (Hystérique. Du grec hustera. Utérus. À la fois fourreau et abîme. Et on me regardera dans les yeux en me disant que l’abandon n’a rien à voir avec ça!) Donc partir. Donc un trou noir. La béance consacrée. Sacrée. Comme dans Sacrée-là!
Sagrada…
Familia…
In absentia…
Familia! Qu’à vous répandre ainsi vous ne semez pas. De passage seulement, l’orteil dans mon sable, le doigt vers mon sud, le reste dans mes bras. Et vos angoisses qui s’encirent dans mon oreille trop faite pour ça.
La famille qui ne vient pas.
Et que dans ma paume vos confidences s’imbibent à la sueur. Absence de barrière. Absence de pudeur. Forteresse aux aveux. Qu’un peu je vous libère, votre main dans mon dos, la mienne sur votre cœur.
Et chaque fois vous voir encore. Mes yeux dans l’eau.
Vous voir encore.
Chaque fois miraculé.
Devenir un oiseau.
SU-PER-BE
jt'a.
Rédigé par : Matador | mardi 08 juil 2008 à 10:38
Oui. Vraiment superbe.
Merci.
Rédigé par : manon | mercredi 09 juil 2008 à 16:32
C'est très beau. (Triste)
Rédigé par : zelda | dimanche 12 oct 2008 à 14:50
Je n'avais pas lu ce texte. Magnifique, pfffiou...
Rédigé par : Richard | lundi 13 oct 2008 à 05:03
Tu nous offres là un sanctuaire des plus troublants... merci
Rédigé par : Laurence | mardi 14 oct 2008 à 13:45