Pour la scène d'accouchement la plus émouvante qui m'ait été donnée de voir. Au théâtre, ça s'invente pas.
Pour le rouge et le noir.
Pour Marie-France Marcotte.
Pour le superbe corps nu de Linda Laplante sous une cloche de verre dans la beauté des brumes.
Pour les tatouages sur la peau et sur l'âme.
Pour la langue unique.
Pour la langue unique et érotique.
Malgré quelques moments un peu trop appuyés et des ruptures de ton qui m'ont un peu agacée.
Malgré 4 heures sur les fauteuils inconfortables de l'Espace Go.
Je vous dirais d'aller voir Forêts si ce n'était déjà complet.
***
Comme le dit si bien la dame du divan il faut être deux pour bâtir une relation. Au-delà de son détachement (mauvais terme qui implique un attachement antérieur) désintérêt à lui que l'on se doit bien d'assumer, de constater, c'est moi qui m'éloigne ces jours-ci. Du rêve juste à moi, de mon coeur tissé de sens unique, tissé toujours avec le même oblique. Je m'éloigne, je constate, le non-recevoir, le caractère vain. De toute cette histoire qui vient se greffer à toutes celles d'avant comme un corps étranger qui grossit dans ma vie de ses propres échecs exacerbés.
Et au fond de moi survit un fond de révolte qui crie. Qui crie de ne pas le laisser filer, pour toute sa superbe, son sex appeal, sa culture, ses émotions, son intégrité. Qui crie qu'après lui le déluge, le déluge de solitude et d'ennui... (jusqu'à la prochaine fois...)... Qui crie que d'abandonner maintenant c'est une autre façon de fuire.
Mais déjà, je me désancre et marche ailleurs. Même si son image restera probablement terrer là, parce qu'il faut bien un regard à l'espoir, jusqu'à la prochaine rencontre improbable.
Et quand ce soir sur la scène au milieu des massacres se profilait le plus solide de l'amour. Des mots comme «Je te reconnais, tu es l'amour...» Des mots qui disent le désir plus que désir, le désir unique. Quand tout cela se bâtissait, le beau au milieu de l'ombre. Le grand. Je posais la question naïve, celle qui à peine épeler fait déjà pleurer, malgré qu'elle soit de la plus puissante des banalités.
Mais pourquoi moi il n'y a jamais personne qui m'aime comme ça?
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