Elle s'y perdait comme à chaque fois, ses yeux étaient trop profonds. C'était comme se perdre dans une grande ville inconnue.
Elle adorait tout de lui, ses cheveux trop longs, ébouriffés, vestiges d'une époque adolescente révolue. Il émanait le bien-être et le confort. Le moindre de ses gestes dessinait un aura qui sentait la fête, la passion, l’amour.
C'était un éternel danseur.
Quand il allumait une cigarette, le regard de mépris qu'il jetait autour de lui était suffisant pour l'emplir de jouissance. Il n'était pas très beau, ni très gentil, en fait il détestait tout le monde. Il était le plus grand ennemi du genre humain et était aussi, par la même occasion, pamphlétaire de son être. À chaque fois qu'ils se rencontraient c'était dans son petit appartement miteux car il ne voyait pas l'intérêt de se déplacer pour les autres, les endurer était déjà un assez grand calvaire. Toutes les rencontres se déroulaient à peu près ainsi; elle cognait à la porte, elle attendait un peu, par politesse. Elle entrait, se dévêtissait et elle lui sautait au cou. Il ne résistait jamais. Tout ce qu'il voulait c'est en finir au plus vite. Même durant l'acte il était absent, il était ailleurs, trop occuper à réfléchir. Il consacrait son temps aux ordinateurs, il était webmestre d'un site pornographique. Jamais Sara ne pouvait le faire décoller de ces engins. Il y était fusionné, la seule façon, pour Sara, d’avoir un peu de son attention c'était d'être complètement nue. Jérôme était comme ces machines stupide, froid et immuable. Ils faisaient toujours l'amour devant des dizaines de fenêtres où l'on voyait des femmes dans des scènes les plus horribles, elles étaient nues, en sang, attachées à des animaux morts . . . Elle ne comprenait pas les hommes. Quand, enfin il était près d'éjaculer en elle, il la traitait de salope, de garce ou de pute, mais à chaque fois elle riait et criait de plus belle. Elle savait très bien que dans le cas échéant, il n'y avait rien à faire, il était ainsi, il devait être désagréable pour jouir de la vie. C'était un salaud et elle l'aimait. Ensuite elle se relevait et retournait à ses besognes. Elle savait qu'il l'aimait bien, car elle était le seule vraie femme qui pouvait l'approcher. De plus, il consacrait sa vie à elle, son site était rempli de ses photos. . .
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