Coïtus Impromptus (Version 1.0)

Lipogramme en A, I et L (Sylvie)

Terrum Chymerum – 2560b du Néo-cosmos
Horreur ! Je ne peux me moquer des événements.
C’est trop, trop pour que je pondère mes peurs.
On ne peut trouver de remède !
J’observe toujours.
Toujours, j’observe …… et c’est en progrès !
C’est survenu d’un coup.
Comme un effondrement des sens.
Comme une perte honteuse.
Comme dévorés.
WHY ?

Il n'aurait pas dû (Sylvie)

Au début, n’était-elle, sans doute, qu’un nom de plus sur une liste déjà
longue de conquêtes.
Au début.
Elle n’existait que par ses mots, par les émotions que ses mots suscitaient.
Il en connaissait le piège. Il en maîtrisait l’attrait.
Il l’avait découverte par hasard. A l’instinct. Comme un chasseur, il aimait
bien se fier à son instinct.
Il l’avait approchée prudemment. Avec délicatesse. Un échange de mots, très
poétiques mais, déjà, captateurs… il avait pénétré son univers, s’était
saisi de ses formes, avait épousé son rythme. Sans doute, se disait-il,
qu’en parlant même langue, il pourrait mieux l’approcher.

Imparfait du subjonctif (Sylvie)

Au bistrot « Le Temps qui passe »,
La coutume est de parler,
Quand on commande sa vinasse,
Au subjonctif imparfait.
Il en faut loin que je cédasse
Aux lois sans me rebeller.
Mais j’y ai trouvé quelque grâce
A ce principe désuet.
Quand le « Je » cède la place
A un jeu aussi bien partagé
Il conviendrait que s’effaçasse
Toute autre forme de phrasé
Pour qu’Alain, parfait Fracasse
Du bon usage du Français,
Fut, aux yeux de la populace,
Le plus heureux des bistrotiers !

(Ps : ce bar (dont j ai changé le nom, hé, hé) existe bel et bien quelque part dans un village de France profonde !Encore eut-il fallu que vous le trouvassiez et j’eusse pu vous offrir ma tournée !)

Le carnet de l'auteure

Totem mouvant (Sylvie)

Parce que, dans cet alteréalité de la toile…
il nous faut un nom de plume, un nom de rêve, un masque miroir, un
pseudo…
Lui, il avait choisi un totem, celui qui était gravé à même sa peau,
Une image tribale, un symbole antique, un emblème
Son sceau, son thème
Un Dragon sombre courant sur son épaule.
Bien avant nos yeux, nous avons croisé nos mots.
Et nos âmes accrochées par les mêmes maux.
Un soir, l’été est mort.
J’ai touché le Dragon.
Ce totem émouvant d’un amour tout nouveau.
Et je n’ai plus connu d’hiver, de déraison.
… Il s’est fait mouvement.
Un temps accéléré…
Il est venu vers moi. Une illumination.
Un amour aggravé.
Et d’unions en unions, en caresses sublimes, du corps et puis de l'âme
le beau totem mouvant a su m'apprivoiser.
Alors je lui ai dit le secret de mon nom.
Et nous avons marié le Phoenyx au Dragon.
Et nos deux initiales sur un acte d’amour
Dans un pacte scellé pour des jours et des jours
Si vite !
Si tôt … t’aime, mouvant en mon espace
Tu prends toute la place et je suis libérée !

Le carnet de l'auteure

Poisson d'avril (Sylvie)

Comme il y a 20 ans, en ce jour commémorant notre première fois, c’est toi qui a préparé le dîner, un dîner de premier avril, plein de surprises gustatives charmantes. Tu aimes me faire des surprises. Et c’est toujours très réussi.
Ce soir tout a été parfait. Un régal des yeux et des papilles. Quelle invention ta dorade au cacao amer !
Et puis, il y a cette musique douce et lancinante qui meuble notre décor feutré. Les ombres de la pièce où dansent des bougies.
- J’ai froid.
Je ne suis pas sûre d’avoir prononcé cette phrase à haute-voix. J’ai l’impression d’avoir du plomb dans la bouche.