Coïtus Impromptus (Version 1.0)

Madeleine (Pascale)

La mère, la fille et la saine d'esprit

Amène-moi au fond de tes bordels
Me sacrifier sous les autels
Porte-moi en appel
En verdict qui chancelle

Garde-moi dans tes mémoires-tampons
Comme ta dernière tentation
Envoie-moi tes apôtres en érection
Pour assurer mon ascension

Luc, Marc, Matthieu et Jean
Que je les prenne tous en même temps
Et fasse du vent mon ultime amant
Aux retours décadents

Apaise-moi dans mes vertiges qui convergent
Et je me mentirai vierge
Marche sur mes eaux qui submergent
Pour t'échouer sur mes berges

Incendie-moi tous tes drapeaux en berne
Et tire à vue sur tes gouvernes
Mets à mort les Marie-Madeleines
Et fais l'anarchie dans mes veines

Que sur toi mes cavernes se referment
Comme dernières geôles de ton sperme
Éclabousse-toi dans mes thermes
Que je sois onde sur ton épiderme

Laisse-moi goûter l'odieux
À en faire bander mes Dieux
Voile-moi les yeux
Et exauce mes voeux

Mes oreilles alertes pour la sonate
Des murmures de ton sexe qui éclate
Dans mes bas-fonds écarlates
Où je ferai de toi un Roi échec et mat

Te feras-tu mon messie
Homme de mes prophéties
Qu'au silence des tambours
Et loin des lumières du jour
Je te remercie
De tes interdits
Et de tes détours
Qui courbent mes contours

Le carnet de l'auteure

Roger au mois de mai (Pascale)

Inspiré d'une altercation entre voisins sur ma rue vendredi après-midi

Roger au mois de mai
Commence à se faire détester
Car bouteille à la main
Fait chier tous les voisins
Qui le regardent avec mépris
Assis sur sa galerie

Roger au mois de mai
Quand le beau temps le lui permet
Sort sur son perron
Avec sa réserve de houblon
Laisse au cours du jour l'enivrement
Se faire une place tranquillement

Roger au mois de mai
Ne demande que la paix
Ne veut derrière sa cravate
Que la fraîcheur de sa Labatt
Car à défaut de fantaisies
Cherche à gommer ses envies

Le carnet de l'auteure

Carnet de doute (Pascale)

8 décembre d’une année quelconque

Toute seule, rien pour m'occuper ou me divertir, personne pour me rassurer, tout mon temps pour conduire mes pensées si loin qu'elles ne puissent trouver le chemin du retour, j'angoisse, je questionne...et souvent, il me vient aussi un grincement de cage...une cage rouillée et mal entretenue, une porte aux gonds qui grincent.

Peur d'être tenue dans le mensonge ou la demi-vérité?

Et si je voyais ce qui s'est vraiment passé, comme un observateur silencieux? En aurais-je la même évocation?

Il n'aurait pas dû (Pascale)

3 heures qu'il a dormi aujourd'hui. C'est beaucoup 3 heures. Normalement, il devrait être de bonne humeur jusqu'à tard ce soir. Je suis passé le prendre dans l'après-midi, l'ai ramené chez-moi pour un souper ensemble, comme on fait plusieurs fois par semaine depuis un bon moment. Particulièrement aujourd'hui, j'ai pensé que ça serait vraiment agréable parce que quand même, il a dormi 3 heures aujourd'hui, il devrait être de bonne humeur. Arrivé à la maison, il m'a gentiment demandé, alors que j'étais chargée de paquets, s'il pouvait prendre ma clé et ouvrir lui-même la porte. Bien sûr que je lui ai dit. Alors qu'il s'apprêtait à entrer la clé dans la serrure, le voisin du dessous a ouvert la porte pour porter son sac à déchets au bord de la rue. Je ne parle pas de son chien, c'est jour de collecte de déchets aujourd'hui. Il a alors eu un air de déception de ne pas avoir pu m'ouvrir lui-même la porte, mais on ne la lui fait pas à lui et il a aussitôt refermé la dite porte avant même que le voisin ne soit revenu chez-lui. Mais voilà, il met un temps fou à mettre la mauvaise clé dans la serrure, pour se rendre compte finalement que la porte était mal fermée de toute façon et qu'il aurait pas eu besoin de la clé (surtout que ça n'était pas la bonne). Il a déjà commencé à s'impatienter que tout ne fonctionne pas comme il l'avait prévu au départ. Je commence aussi à m'impatienter du temps qu'il met pour ouvrir la foutue porte avec la mauvaise clé alors que je suis chargée de lourds paquets. Le voisin du dessous aussi commence à s'impatienter de ne pouvoir rentrer chez-lui à cause de cet entêté qui n'arrive pas à ouvrir cette foutue porte avec la mauvaise clé.

La fascination du pire (Pascale)

La fascination

Lui, le plus beau du quartier. Louis-Philippe, 5 ans, blond comme le bois franc.

Et Dieu qu'il était beau.

Évidemment, toutes les petites filles du quartier souhaitaient leur main dans la sienne, y

compris Annie, dont j'étais une timide copine du coin de la rue, qui elle, voyait tous les

garçons du voisinage souhaiter qu’elle soit à côté d'eux.