<p>Amour digital</p>
<p>Amour digital</p>
Tu m’avais demandé de ne pas te poser de question. J’avais acquiescé sans arrière-pensée. Je sentais que le silence des mots serait nécessaire pour aller chercher cette part de toi que tu étais prêt à m’offrir. Dans l’océan de ton regard, j’ai lu toutes les avenues qui s’offraient à toi. Ces immensités que tu ne pouvais affronter tout seul. Je me suis penchée sur toi, papillonnant un baiser sur ton front. Tu as laissé échappé un soupir, tellement soulagé. Comme si ce geste était une reddition muette à ta demande de compréhension. Et je t’ai dit que l’époque au cours de laquelle tout se dire est primordiale était révolue pour moi. Tu m’as demandé si je t’aimais je t’ai répondu que oui. Et c’était vrai, d’une certaine manière.
Tu m’as dit que tu ne savais plus parler de toi. Que c’était mort maintenant. Trop d’abus, de confiance bafouée. Tu m’as dit que tu ne savais même plus discerner le vrai du faux dans ces mots qui sont à la fois tes alliés et tes ennemis. J’ai pris ton visage dans ma main et caressé tes lèvres de mon pouce avant de les mordre doucement. Tu m’as demandé pourquoi j’étais si simple, pourquoi je ne criais pas, pourquoi j’étais tellement maternelle. Je t’ai répondu qu’on ne me changerait pas. Alors, tu t’es écroulé devant moi, fondant de larmes. J’ai léché tes perles jusqu’à la source caressant de ma main les trémolos de ton dos. Tu m’as dit que tu ne savais plus faire l’amour, seulement baiser, et je t’ai répondu : « Dans ce cas, baises-moi ». Tu as crié que tu ne pouvais pas. Pas à moi. Parce que j’étais moi. J’ai rétorqué que je n’avais pas besoin de te l’entendre dire pour le savoir.
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