couvre-feu [kuvrefo]. n.m.(1260; de couvrir, et feu) 1° Signal qui indique l'heure de rentrer chez soi et parfois d'éteindre les lumières. Des couvre-feux. 2° Interdiction de sortir après une heure fixée (mesure de police), Décréter le couvre-feu. Source Le Robert
Il posa son doigt sur l’interrupteur, puis se ravisa.
Il y voyait assez clair ce soir : le coup était magistral. Faire monter la violence pour asseoir son pouvoir. Attiser le feu. Puis étouffer, mettre au banc, exclure et bâillonner toute velléité de réponse. Faire croire à la terreur, souffler la peur pour obtenir l’adhésion du plus grand nombre, au détriment de la minorité.
Mater les jeunes des cités, leur révolte, qui couvait depuis plus de 20 ans, ne pas les entendre, prôner la répression plutôt que le dialogue, l’escalade, pour les détruire davantage encore ; les enfermer dans leur ghetto, dans l’image de délinquants aux réactions infantiles et aux capacités intellectuelles réduites. Diviser pour mieux régner.
Il y avait eu la France d’en haut et la France d’en bas, il y avait dorénavant les jeunes des cités et les autres. Et si cette révolte n’était que les prémices d’une révolte qui gronde, face aux exclusions croissantes engendrées au quotidien, alors, cela expliquerait pourquoi ne pas remettre en cause le système, mais en profiter oui, en profiter sous couvert d’assurer l’ordre public pour instituer l’état d’urgence et le couvre feu.
Le coup était magistral, diabolique même.
Sur ses trois pans, la devise de la France était mise à mal. La France avait rejeté ses couleurs.
Les bases même de la démocratie étaient en péril.
Il lut :
Loi n°55-385 du 3 avril 1955
Loi instituant un état d'urgence et en déclarant l'application en Algérie.
version consolidée au 16 juin 2000
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