Divina, chercheuse de poux de son état, et de surcroît affligée de fréquentes rechutes d’amour à type de clou, était à deux doigts de poser le doigt sur le bouton de la sonnette de la garçonnière d’Eros, son chéri adoré, lequel avait consenti à ne plus seulement la lutiner deux à trois l’an dans des motels de bord d’autoroutes, mais à la recevoir enfin dignement dans son antre à câlins privée, lorsqu’elle avisa sur la porte de l’aimé, un panneau recommandant :
Prière de ne pas déranger
Prière de ne pas vouloir savoir
Prière de ne pas poser de question
Mais prière d'y répondre
Prière d'accepter les réponses en forme de silences
Prière de deviner correctement ce que masquent les non-dits
Prière d'attendre indéfiniment
Prière de bien vouloir comprendre
Prière d'apprendre à supporter
Prière de piécer détachée
Prière d'être tendre
Prière d'aimer toujours
Prière de ne douter de rien
Prière d'y croire encore
Prière de On n'est pas bien à la fraîche
Prière de ne jamais se plaindre
Prière de se taire attention les voisins pourraient entendre
Prière de ne pas pleurer
Prière de ne pas maudire
Prière de ne pas hurler
Prière de ne surtout surtout pas s'effondrer
Prière d'être heureuse épanouie comblée admirable gentille
Intelligente
Bien tankée baisant bien.
(Noir).
Divina baissa le bras, réfréna son bel élan et s’en alla comme elle était venue.
Tout en haut des prescriptions, ces quatre mots : « AVIS AUX BONNES FEMMES » étaient écrits en lettres majuscules.
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