Le onzième.
A l'issue d'un long moment de réflexion, l'homme se tourna vers son interlocuteur.
– Dîtes, vous n'avez jamais travaillé dans la pub ? lança-t-il. On ne vous a jamais appris qu'en matière de communication, on ne doit JAMAIS envoyer plus d'un message à la fois ? Et comment je vais faire, moi maintenant ? En plus, votre support est trop lourd, il ne tiendra jamais dans la voiture ! Qu'est-ce que je vais leur dire, moi, aux autres ? Jamais ils ne retiendront vos dix machins, là…
Alors, le visage marqué par le courroux, son interlocuteur brisa en deux les plaques de marbre et les jeta violemment par terre. Puis, avec un rictus démoniaque, il souffla sur le buisson qui séparait les deux hommes. Aussitôt, les feuilles de l'arbuste s'embrasèrent en un crépitement de mauvais augure ; le ciel s'éclaircit, et comme par magie, la fameuse phrase vint s'inscrire en lettres de feu sur une nuit devenue pâle.
– Tu ne désires qu'un seul message ? tonna-t-Il. Le voilà !
S'étant jeté par terre dès les premiers instants de la colère divine, Moïse releva les yeux. Désormais, tout était on ne peut plus clair, et il savait qu'à ces mots, le troupeau se rassemblerait à nouveau.
– TU NE DÉGOUSSAILLERAS POINT, était-il écrit dans l'azur.
Le carnet de l'auteure
Les commentaires récents