Six mois.
Il ne te reste plus que six mois pour préparer l'événement. Six mois de sacrifices, et de souffrances quotidiennes, avec pour seul objectif la réussite de ton rêve. Six mois d'un travail acharné, de sueur et de sang, de temps passé, sans compter. Tu es heureux à chaque seconde de cette chance que tu pousses à ses limites, même quand la douleur de ta préparation t'arrache des larmes. Tu encaisses tout en son nom. Parfois tu veux tout laisser tomber, abandonner, et t'abandonner en larmes dans ses bras, vidé, anéanti ; pourtant chaque fois ce germe au fond de toi, cette graine de folie, cette goutte de ténacité, ce gramme d'acharnement te permet de tenir, et d'y croire toujours plus fort. Tu payes cher pour ton rêve, très cher même, mais qu'importe, tu auras la fierté d'avoir tout donné, de n'avoir jamais céder, la satisfaction de ton abnégation et de ton humilité dans l'effort.
Cinq jours.
Le plus dur est fait, ou presque. Les souffrances, les courbatures, le froid et l'humidité, la fatigue, la faim qui te tenaille le ventre : tu es passé au travers de tout ça. Quoi qu'il advienne maintenant, tu es plus fort. Tu en es sorti grandi et maintenant que tu te connais plus rien ne pourra t'empêcher de te réaliser. Le plus dur est derrière toi ? Sans doute pas, mais le plus important est devant toi et c'est ce qui compte. Tu y es préparé, corps et âme en une seule entité tendue vers l'objectif. Plus que cinq jours pour affûter ton être, encore cinq jours d'attente, dont tu savoures chaque seconde avec un plaisir inhabituel. Cinq jours ou cinq nuits, et tu trépignes !
Quatre heures.
Tu viens de te lever, et tu es déjà dedans. Chaque bouchée de ton petit déjeuner, chaque geste que tu exécutes sont comme les incantations d'un rituel ancestral. Ta préparation défile dans ta tête. Tu souris silencieux à chaque personne qui t'a soutenu et verses une larme de joie pour leur dire comme tu les aimes, pour leur rendre l'hommage qu'il mérite à t'avoir tant soutenu. Ton coeur bat la chamade, l'émotion te submerge et tu ne tiens plus en place... Respiration calme... Le souffle s'apaise... Tu reviens à toi, le moment est venu. Tu passes la porte, sors et affrontes ton destin la tête haute, le coeur et le corps humble devant l'épreuve qui t'attend.
Trois minutes.
Trois petites minutes, trois dernières minutes. Plus rien ou presque ne te sépare du départ. Ces dernières heures ont été magiques. Tu vas vivre un rêve. Pendant que tu te mets en place sur la ligne de départ, tu repenses à ta vie. Tu te demandes un instant comment tu es arrivé là, puis te rappelles que la question est : « Avec qui ? ». Tu les remercies tous à ce moment : elle, lui, et eux tous qui t'ont accompagné, guidé, réconforté et qui ont cru en toi, à chaque instant. Tu vas te battre âprement dans les prochaines heures, mais ton esprit est un atout formidable et tu sais qu'ils sont là, tous, avec toi. Tu as tant fait qu'il n'est plus permis de douter. Tu retrouves soudainement la sérénité, ton visage s'illumine. Tu lèves les yeux sur le monde, aperçoit la plus belle avenue du monde qui s'allonge devant toi, tu reconnais les ténors du marathon, ces femmes et ces hommes hors du commun avec qui tu t'alignes pour une course mythique.
Deux secondes.
Le doigt sur le chrono, à quelques centimètres de la ligne, juste derrière ton « lièvre », tu retiens ton souffle, chaque muscle de ton corps tendu à l'extrême.
Une seconde et PAN !!!
Tu t'élances au coup de pistolet. 42 kilomètres et 195 mètres de route t'attendent et c'est à toi de jouer. Tu te rends compte alors que c'est maintenant que tout commence !
Quelque soit ton chemin, viens faire un mot-tour sur http://hirsute.hautetfort.com
Rédigé par : Andy Verol | 01/01/2006 à 07:11
chapeau bas, on aurait (presque) envie de se mettre à la course à pied.
Rédigé par : gilda | 01/01/2006 à 08:00
A l'arrivée, le souffle un peu court, Forest te tendra une serviette parfumée à l'essence de Tiaré... Ia orana ite matahiti api...
Rédigé par : Serge | 01/01/2006 à 12:45
Gilda > merci, et méfie toi, la course est un virus qui prend très bien :)
Serge > Maururu! Meilleurs voeux à toi aussi.
Rédigé par : Tubuai | 01/01/2006 à 14:22