Deux personnes se croisent sur un trottoir. Cette rue, ils y passent tous les jours, savent exactement où elle commence et où elle s'arrête, où se trouve le petit restaurant, le kiosque à journaux.
Elle, elle passe toujours en rasant le mur, qui est sur sa droite. Lui il marche en plein milieu, il brasse l'air avec son bras. Ils ont l'air concentré, chacun dans ses pensées. Ils ont l'air de savoir exactement où ils vont.
Un soir cependant il y a une nouvelle donnée.
Un petit quelque chose qui fait qu'elle doit s'écarter du mur familier, elle ne sait pas quoi exactement mais elle le sent et se déporte sur sa gauche. Et là, elle rencontre cet homme. Oui c'est un homme, elle le sait instantanemment. Elle sent son parfum, et sa présence tout près d'elle. Si près qu'aucun autre homme ne l'a jamais été.
Lui aussi sait qu'il s'agit d'une femme. Le léger choc lorsqu'il se sont téléscopés lui a appris qu'elle avait une petite taille, quand il a attrapé son bras qu'elle avait la peau douce, et une mèche de cheveux lui a effleuré la main.
Elle se redresse, essaies de retrouver ses esprits, elle ramène ses longs cheveux dans son dos, s'excuse. Il lui coupe la parole, s'excuse aussi, en espérant ne pas l'avoir blessée.
Ce genre de phrase que l'on dit quand on est embarrassé. Ils le sont chacun plus que l'autre. La conversation s'engage... Il n'y a personne qui les attendent chez eux. Ils décident de diner ensemble. Bien maladroitement ils se dirigent vers la terrasse du restaurant bien connu. Ils commandent leur plat préférés, passent une agréable soirée. Ces deux inconnus s'attirent comme aimantés, un pôle positif et un pôle négatif.
Il la raccompagne chez elle. Elle l'invite à entrer pour un dernier verre, un café, un baiser ?...
Et là, ils se découvrent, se touchent, le visage, la peau, son torse, sa poitrine. Tout ce que les doigts peuvent leur dire, la douceur, les muscles, ses cheveux longs, sa barbe de deux jours, son pull en laine, son haut en soie, sa taille si fine....
Laissons ensemble ces amants.
L'important quand on n'y voit pas et de savoir se servir de ses autres sens comme le toucher par exemple...
Un texte tout en douceur. :)
Rédigé par : Laurence | 12/01/2006 à 10:25
Ne pas voir, mais aimer quand même...
Très ...Touchant...
Rédigé par : serge | 13/01/2006 à 19:59