Inspirer sur deux foulées,
Expirer sur deux foulées.
Inspirer sur deux foulées,
Expirer sur deux foulées.
C’est la seule musique que je sache jouer, celle de la course, le rythme de la respiration, cadencé par le bruit des foulées sur la terre durcie par le gel.
Inspirer sur deux foulées,
Expirer sur deux foulées.
Il fait froid, si froid. Un liseré de neige souligne le bord du chemin. Il fait nuit.
La vraie nuit, rendue encore plus noire par les nuages bas chargés de neige.
La forêt danse dans le faisceau de la lampe frontale.
Pas d’autre bruit, pas âme qui vive.
Inspirer sur deux foulées,
Expirer sur deux foulées.
L’angoisse primale, celle que l’on croit avoir abandonnée dans notre chambre d’enfant, se met à sourdre, insidieusement. A chaque nouvelle silhouette de buisson, en lisière du cône de lumière, le cœur bat un peu plus vite. La peur s’installe dans cette forêt givrée, fantastique, la transpiration dans les reins se fait glacée.
Mais où sont les Monstres ?
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