En refermant la porte de son studio, Armelle était lasse et irritée. Lasse de cette conversation inutile avec l’inspecteur Marfau et irritée d’avoir manqué son rendez-vous avec Madeleine .
L’air de la panthère rose interrompit ses réflexions.
Elle suivit dans le capharnaüm de son studio l'ombre d'un fil noir qui la conduisit sous une pile de feuillets manuscrits. En les soulevant, elle découvrit un ensemble de dispositifs qui permettent de transmettre le son, et en particulier la parole, à longue distance. Pas de doute possible, cette définition correspondait bien dans son dictionnaire, au mot téléphone. Devant l’insistance de la panthère, elle décrocha son téléphone rose.
− Vous êtes bien Mademoiselle BELEGGINSMAATSCHAP STOETERIJ JUWELENHOF ? lui dit une voix de rogomme, engluée par l’alcool et le tabac.
− Parfaitement, Monsieur, qui êtes-vous ?
Cette voix lui-était parfaitement inconnue. Ce n’était pas comme une voix et pourtant c’était une voix.
− Mademoiselle Armelle BELEGGINSMAATSCHAP STOETERIJ JUWELENHOF ? ajouta l’inconnu de plus en plus rogommeusement, en insistant sur son prénom pour lui faire sentir qu’il savait parfaitement à qui il avait affaire.
− Tout à fait, mais …
− Il faut que je vous vois immédiatement au sujet de votre sœur. A tout de suite.
− Mais qui êtes-vous, je vous prie ?
L’inconnu avait raccroché.
Son irritation laissa la place à l’inquiétude. Elle s’effondra sur son lit japonais en se demandant ce qu’elle devait faire. Les paroles de l’inspecteur lui revinrent à l’esprit : Je vous incite à la plus grande prudence. Nous allons mettre votre appartement sous surveillance avant que Le Boucher ne vous inscrive sur son tableau de chasse.
Elle chercha sous le futon son couteau suisse qui l’avait sortie jusqu’à présent des situations les plus scabreuses.
Elle ne trouva pas le couteau suisse mais le pantalon de Paul.
Mais que faisait-il là ? Et comment Paul était-il donc habillé lorsqu’il l’avait quittée au milieu de la nuit ?
Le carnet de l'auteur
En tout cas pas avec un couteau suisse sur les hanches...
Rédigé par : wictoria | 10/09/2005 à 15:52
En tout cas la Madame a un nom qui ne tiendra pas dans les cases des formulaires administratifs les plus courants, (pas dans les cases d'Afrique!). Sans vouloir offenser, et comme dit l'expression, elle a "quasiment un nom à coucher dehors"!
Rédigé par : catz | 11/09/2005 à 11:24