(… Ou, quand l’amour est un peu sourd)
A l’amie de toujours, Zérane se confie,
du manque d’amour s’aigrit ; elle fuit dans le courroux:
Je ne connaissais d’homme plus doux,
gentilhomme cultivé, serviteur plus galant,
ou seigneur plus zélé à l’autel de la femme.
Et voilà que le… Soupirant, le «Poète né» rêvé, déclare enfin sa flamme,
juste dans le verger, (les fruits en mûriraient, moi je suis rouge de honte!
Comment m’a t’il flattée? Comme une dépravée?!).
Au milieu des fleurs blanches, sa main, vers mon visage monte,
et l’écoutant je flanche. Sans sourciller me dit: « Belle Dame »,
ou « Belle femme? je crois que tu te pâmes, et p…..,
il est temps d’un lit japonais!»
Ô, serions-nous des bêtes?! Je l’ai giflé et congédié!
Banni à tout jamais, le fat dégénéré…
Qu’est-ce qu’un «lit japonais»? Est-ce que toi tu le sais?
Il faisait une tête! Un œil tout vide et niais!
Qu’il aille au diable vert!»
Econduit, solitaire, l’amoureux tourmenté,
Immole son cœur dans l’âtre, cherche fruit dans le vers,
coupe le cheveu en quatre : «Comment l’ai-je offensée,
ma farouche dulcinée, celle pour qui je me damne ?
Son esprit et sa chair ont la pâleur, l’éclair,
des grandes virginités. Mais le compliment blesse
là où l’amour ne cesse!? Mais où est donc le blâme
quand fût la pureté?! Et quand je l’ai louée:
«Je crois que vous avez l’âme -et le teint- d’un lys japonais»
Je n’comprendrai jamais!»
Le carnet de l'auteure
Ah! Quel délice à lire cette friandise du Verbe...
Rédigé par : Nortine | 11/09/2005 à 04:18
Merci! Et vive la gourmandise ;-)
Rédigé par : catz | 11/09/2005 à 11:30