Au pied de l’escalier, qu’y a-t-il ?
Il y a…
Deux zèbres suçant leur Chupa chups
En se cognant les genoux…
Et pourquoi donc, Pedro, dis-moi, pourquoi tu m’files un coup d’genou ?
Un coup d’genou pis un coup d’coude.
Eh, Tio, ne vois-tu pas, là-bas, dans l’embrasure d’la porte d’entrée, la belle Marie-Madeleine avec sa robe d’été ne sachant plus cacher le soleil qui pousse par derrière, en transparence, ses jambes et puis en haut… coup d’coude, coup d’genou, coup d’œil, coup d’sang, coup sur coup.
Bouches ouvertes, Chupa chups en attente.
Et la Marie-Madeleine qui rit devant cet embrouillamini de genoux, coudes, Chupa chups et joues rouges.
- ‘Jour M’dame ! - en chœur-.
En cœur, en parole, en pensée, pas encore en action, mais… juré, craché, pas du tout en contrition !
Et la Marie-Madeleine qui ose continuer, qui ose… qui ose nous frôler de l’ourlet, nous caresser d’un fumet tout autre que la fausse fraise de nos Chupa chups. On se lèche, se pourlèche et on pivote en suivant son trente et un, à la Marie-Madeleine…
Et la Marie-Madeleine qui rigole en grimpant la première volée d’escalier. Et nos bobines qui suivent le film qu’on aimerait tant au ralenti. On s’entrechoque du genou, se pousse du coude à l’épaule, pour reluquer, au plus haut des cieux, le grand chapiteau qu’étrenne Marie-Madeleine, avec sa frondaison.
C’est ça ?
C’est sombre…
Dis-donc !
C’est donc ça une femme ? Dis, arrête de pousser et réponds !
Pas un pour rattraper l’autre ! Et l’autre Marie-Madeleine qui disparaît en haut de l’escalier, sur son palier… A part les Chupa chups, que nous reste-t-il d’autre ? Le rire de Marie-Madeleine et un crucifix planté sur le mur du palier, qui nous fixe, qui nous fixe.
Et le rire de Marie-Madeleine qui ouvre une porte. Et un baiser goulu qui couvre le rire et les grincements des gonds. C’est son glandu de fiancé.
Encore la porte qui claque et c’est ce grand dadais qui redescend vers nous… c’t’enfant d’putain !
- Salut Jésus !
- Salut Chicos !
Il est passé. Nous, notre regard reste collé là-haut… sur le palier, sur le crucifix qui nous fixe, qui nous fixe…
« Notre Père qui êtes aux cieux… »
Mains jointes, coudes et genoux parfaitement alignés… les Chupa chups au coin d’la bouche et un miracle de relâchement entre les cuisses...
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