Avertissement : Cette histoire est une pure fiction, et toute ressemblance avec des personnes… etc. etc. Tous droits réservés.
C’est l’histoire d’une sorcière. Chagrine. C’est l’histoire, donc de la sorcière Chagrine. Elle s’appelle ainsi parce qu’elle est chagrinée. Entre nous, ceux qui l’ont appelé comme ça ont fait preuve d’une belle imagination. Donc, Mam’zelle Chagrine, est attristée. - Oui ! Bien sûr ! Mais… répond-t-elle dans un sanglot !
- Parce que l’on me traite de sorcière. Les p’tits, les gros, les grands, tous ceux qui me rencontrent, me montrent du doigt en chuchotant : « C’est la sorcière… »
- Mais, Mam’zelle Chagrine… Vous êtes une sorcière, lui dit son psychanalyste.
A demi-couchée sur le divan, elle tire un mouchoir de la poche de son tablier, et s’y mouche bruyamment. Le psychanalyste installé à côté d’elle, un peu en retrait, attend.
- Personne ne vient jamais me voir ! Dit Mam’zelle Chagrine en reniflant.
- Mais invitez-vous les gens ?
- Oui ! Non...
Le psychanalyste la regarde en haussant des sourcils.
Sortie du cabinet de son psychanalyste, toujours mélancolique, elle se dirige vers sa maison. Elle regarde les personnes qu’elle rencontre dévier de son chemin. Alors elle s’arrête pour reprendre son souffle… Quand elle sent une pression sur son tablier.
Elle se tourne et voit la petite fille. - Ca va ? Dis, ça pleure une sorcière ?
Surprise, Mam’zelle Chagrine cherche une répartie. Mais se rend vite compte que la petite l’a prise au dépourvu. Alors, elle sourit. - Et toi fillette, tu parles aux sorcières ?
La petite fille sourit à son tour. Malicieuse. - Mais si je suis méchante. Je suis une vilaine sorcière. D’ailleurs tu vois, personne ne me parle jamais.
- Moi, j’crois que t’es pas méchante ! C’est juste un genre que tu te donnes !
La petite fille sourit toujours, nullement impressionnée.
- T’arrêtes ! Dit Mam’zelle Chagrine. Tu m’agaces ! Quoi ? Tu te moques ? J’ai une verrue sur le nez ? Quoi ?
- Bah non. Mais… dit la fillette sur le ton de la confidence… Si t’es si vilaine, pourquoi tu pleures ? Je veux dire, si t’étais sans cœur, bah tu t’en moquerais non de ce que les gens pensent et surtout tu te moquerais qu’ils viennent te voir !
- Toi !…
- Oui ? Dit la fillette, candide.
- Allez file, tes parents te gronderont s’ils te voient avec moi. Mais pour ce que j’en dis, hein ! Je m’en fiche !
- Mais…
- Allez file ! Et puis, les petites filles, ça m’agace ! En repoussant la fillette.
- C’est vrai que t’es méchante !
- File ! Je te dis ! C’est pas vrai d’être aussi sotte !
- Bah… Va pas te plaindre de pas avoir d’amis, hein !
- Ouais, c’est ça. Allez file ! Ouste !
La sorcière se remit en chemin. Sans regard en arrière.
Tout à coup, la voix de la fillette la fit sursauter.
- Dis…
- Ben mince ! Tu veux pas me lâcher ?
- Non.
- Pourquoi ?
- Parce que j’t’aime bien ! Me demande pas pourquoi, hein ? J’sais pas. C’est comme ça.
- Hum…
La sorcière continua à marcher. La fillette trottinait derrière.
- Dis ?
- Quoi encore ?
- Une sorcière, ben, ça fait des potions, non ?
- Oui.
- Avec de la bave de crapaud ?
- De la bave de crapaud ! Mais dis donc, tes parents te font quelles lectures ? Des potions à la bave de crapaud ! Tsss !
- Mais alors ? Un oeil de triton ?
- Des tritons… T’en as vu beaucoup au 21ème siècle toi ? Des tritons ?
- T’y mets quoi alors ?
- Je sais pas… De la menthe fraîche,
- Ah ?
- Par exemple, hein !
La fille ne répondait plus, elle était plongée dans ses pensées.
Puis, elle dit :
- Mais si tu fais des potions ? Tu pourrais pas en faire une pour que les gens t’aiment ?
- Non.
- Non ? Bah t’es pas vraiment une sorcière alors !
- Si !
- Non !
- Si !
- Non ! Les sorcières ça sait le faire !
- Mais je sais le faire !
- Ah ! Mais tu m’as dit non ! Tu mens alors !
- Je ne mens pas jeune fille. Mais dis-moi t’es toujours aussi exaspérante, toi ?
- Non !
- Si !
- Ha ! Ha ! Pas mal pour une sorcière !
- Merci !
- Bon, alors ? Pourquoi tu ne ferais pas une potion pour que les autres t’aiment ?
- Pourquoi ?
- Oui.
- Parce que j’aimerais que les autres veuillent me connaître et pourquoi pas qu’ils m’aiment. Sans potion. Tu comprends fillette ? On ne peut pas forcer les autres à vous aimer. Ca fait illusion. Mais jamais longtemps. Et s'ils t’aiment parce que tu leur as jeté un sort ? Tu crois vraiment que ça en vaut la peine ?
Le carnet de l'auteure
Héhé. J'aime particulièrement ton avertissement...
Rédigé par : l'Indécrottable | 08/08/2005 à 09:50
... et le dessin que tu as fait de ton histoire, que l'on peut retrouver sur ton site.
Rédigé par : l'Indécrottable | 08/08/2005 à 09:54
mci ;)
Rédigé par : imagine | 08/08/2005 à 10:28