L’aut’ jour, j’avais envie d’me faire un ange. Ouais. J’suis comme ça moi, ça m’prend d’ces envies qu’ça m’lâche pas tant que je n’suis pas comblé. J’vous vois bien v’nir, vous êtes en train d’vous dire que j’déraille, que j’pédale dans la choucroute, qu’j’ai un p’tit vélo dans la tête. Et même que l’histoire qu’j’ai vous raconter, vous en croirez pas un mot. Ben j’m’en fous, j’vous la balance quand même, et qu’on vienne pas me reprocher mes écarts de langage.
L’aut’ jour donc, j’suis pris d’une envie subite comme ça, comme quand vous avez la chaude-pisse que vous feriez le tour d’la terre pour trouver une pissotière. Et j’me suis dit pourquoi pas ? C’est vrai quoi, pourquoi qu’les mets d’luxe y seraient réservés qu’aux argentés d’ce bas monde ?
J’me suis quand même trouvé perplexe un temps. Comment s’procurer un ange ? que j’me suis dit. Alors j’ai avalé deux bonnes rasades de whisky, puis une troisième, et là c’est devenu très clair. Faut qu’tu montes un peu là haut mon p’tit père, que j’me suis dit. Ben j’suis monté. La grimpette c’était pas évident, surtout au début qu’il fallait s’accrocher aux branches des arbres. Et puis j’ai remonté à travers les nuages, en reprenant une rasade à chaque carrefour cotonneux. J’étais un peu fatigué, j’vous jure qu’c’est pas d’la promenade de p’tit vieux ! M’enfin j’y suis arrivé. J’ai perdu un peu d’temps quand j’suis passé devant c’groupe de déesses qu’étaient à moitié à poil sur leur p’tit nuage. Elles m’faisaient d’grands sourires, j’vous l’jure sur ma pauvre tête ! Mais c’était pas l’but de la promenade, alors j’suis passé à côté d’ces déesses en m’disant que j’y reviendrai plus tard.
A un moment, j’ai eu un peu chaud au fesses quand l’aut’ bestiole avec ses grandes cornes m’a regardé droit dans les mirettes, que même que j’sentais presque le coup d’chaleur arriver. Mais comme les déesses que j’l’ai traité c’démon, par l’mépris, ouais ma bonne dame.
J’suis finalement tombé face à face avec la limite de tout là haut. Alors j’ai tourné un peu en rond, c’était bien agréable de s’balader sur les nuages, qu’c’était doux et moelleux comme un bon pancake. Et là j’l’ai vu. Ouais, un ange bien dodu, rose comme un môme bien nourri, tendre comme tout qu’il avait l’air. J’me suis approché mine de rien, sentant la salive pointer aux babines. Et là j’ai dû être rapide, ouais. J’te l’ai choppé par la peau du cou, et j’en ai pris une bonne bouchée.
Ben savez quoi ? Les anges, c’est vachement fade en bouche.
Alors j’ai rajouté un peu de sel.
comme quoi faut faire gaffe avec les expression hypochoristiques du type "mon ange" "mon petit bout" "mon poulet" ! ;-)
j'aime bien !
Rédigé par : sarah | 05/08/2005 à 03:51
Cette histoire nous rappelle qu'il faut TOUJOURS avoir du sel sur soi.
Rédigé par : Bibasse | 05/08/2005 à 06:57
C'est marrant parce que j'avais envie dans mon texte de "parler" un peu comme toi. Les grands esprits se rencontrent...
Bizzzzzzzzzz
Rédigé par : Claire | 05/08/2005 à 06:57
Le sel, n'est-ce pas l'ingrédient pour éloigner le diable ? Il semblerait que pourtant, même au ciel, faut traîner sa salière.
Rédigé par : l'Indécrottable | 07/08/2005 à 11:25