Dans le jardin d’Eden
J’ai goûté à la pomme acidulée des jours
Ecouté le serpent susurrer ses délices
Surtout ne croyez pas à ma pure innocence
Je savais qu’en croquant en son cœur
A pleine bouche, les pépins arriveraient.
Le sort en fut jeté. Les corbeaux croassaient.
A la primeur d’un jour, j’ai donc franchi le pas,
Poursuivi le chemin me menant au verger,
Ai cueilli tête haute le fruit rouge, bras levé,
Le porta à mes lèvres, sur la pointe des pieds.
« Faiblesse de la chair », je vous entends déjà.
Non, ne me jugez pas, je voulais toute entière
Oublier la sentence que toutes nous portons,
Depuis qu’un jour d’été, une divine beauté
Succomba aux plaisirs dans le jardin d’Eden.
De divine à charnelle, la Femme ainsi naquit.
Me Jèterez-vous la pierre comme à cette femme
Première, qui de son libre arbitre s’affranchit
Du divin pour se livrer ainsi à l’amour terrestre
Dont nous sommes les fruits sur l’arbre de la vie ?
En porterons-nous encore longtemps le lourd fardeau ?
Dans le fruit défendu, je remords légère,
Déguste les rondeurs éclatantes de vie,
Le serpent m’accompagne, enroulé à ma taille
Au diable vos interdits, je suis au paradis !
Que vaudrait une vie, dans l’éternel des songes
si elle doit être plate perdue dans les regrets ?
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