Armelle fixa le coin du drap, étira le bras lentement, plaça le doigt sur les traces de sa propre sueur, précieux reliquaires de leur intimité.
« Tout ça n’est qu’une question de chimie des peaux… », murmura-t-elle.
L’eau à fleur de pores, ses sens en foisson, son souffle en vie, enfin. Ses mains enrobant ce corps, son corps à lui, et qui le pressent contre le sien, son corps à elle. Ses fougues insoupçonnées et inexplicables, sa bouche sèche sans la salive de l’autre.
« Ce ne sont que deux corps sur la même trajectoire… », se dit-elle.
Sous le drap, son pied palpa sa tiédeur encore vivante, juste là, tout près. Il venait de partir.
« Je n’attends pas son retour… », pensa-t-elle.
Mais ses pensées tournaient et se retournaient sans fin, toujours braquées sur leurs moments. Armelle souleva délicatement un de ses cheveux trouvé sur le drap, tout ce qu’il restait de lui, et le fit glisser sur sa joue.
« Lui ou un autre dans l’échange de fluides, quelle différence? »
Armelle connaissait la réponse à sa question.
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