Sur la vague d'une nuit cannibale, les heures rayent le disque de nos soupirs. Nos lèvres sont les derniers pôles qui nous rattachent au monde, ma main bat à contretemps de ton coeur sur le béton qui retient notre chute de l'abîme. Terrée dans l'ombre je devine ton désir aveugle. Dans un mouvement un orteil frôle parfois le halo de lumière qui nous voisine, comme ces rappels prosaïques qui coupent l'abandon des instants sans calcul. Je ne trouve plus ton regard et j'accroche le mien à la fragile frontière de notre intimité. Ton souffle lui ne me quitte pas, mordant mon sein de ne savoir quoi dire.
Et saccadé, tu reprends le verbe : «Viens jouir dans la lumière».
Plongée dans la brume laiteuse des nuits sous réverbère, l'astre artificiel qui surplombe les autels électriques. Éventrée de chair et de lumière comme dans un sacrifice moderne.
Mais comment fais-tu pour être à la fois si poétique et fluide? Que te dire sinon mon admiration la plus coîte...
Je maintiens que le dernier livre de Bablon devrait vraiment te plaire, vous avez quelque chose de commun dans l'écriture .
Rédigé par : laurence | 06/06/2005 à 14:13
Dense et puissant ! Ramassé et brûlant comme le désir ! Quel texte nom de nom !
Rédigé par : sylvie | 06/06/2005 à 17:26
Très bon!
Hé hé hé...
Et:
« tu reprends le verbe : "Viens jouir dans la lumière".»
Ah les références bibliques...
On y échappe jamais! :O)
Rédigé par : julius rosenburger | 08/06/2005 à 08:47
À quand la soirée de poésie
Quand on le lit et on le pense dit
C'est encore plus beau
Rédigé par : L'omme du néant | 09/06/2005 à 22:59