Il lui a dit : « Sois là, puisque je te l’ordonne
Oublie tes talons plats et tes airs de madone.
Sois à minuit moins vingt sous le grand réverbère.
Aies l’air d’une putain, ton plaisir aux enchères. »
C’est un jeu, oui bien sûr, pour amants pas très sages,
Scénario clair-obscur de leurs vagabondages,
Et tremblante à présent, sous le halo glacé,
Son cœur est un dément, surpris d’avoir osé.
Elle a la panoplie, mais elle n’a pas la pose ;
Sa « péripapéticie » que la lueur expose
Trahit la maladresse attisant tous les vices :
Il n’y a plus jolies fesses que celles des novices !
Et la peur s’exaspère au ballet des voitures.
Là, sous le réverbère, elle n’est plus très sûre
De le vouloir ce jeu. Toute l’excitation
Se fêle peu à peu ; l’angoisse est un poison !
Et s’il ne venait pas… Les minutes s’égrènent
Plus lourde qu’un trépas. Elle respire à peine.
Chaque bruit de moteur lui arrache un soupir.
Elle attend son sauveur. Elle voudrait s’enfuir.
Mais comme un papillon, elle reste clouée
Offrant sa soumission, son sourire tremblé,
Aux regards des passants qui ne peuvent saisir
Qu’il y a là jeu d’aimants, prélude de plaisir.
Minuit sonne au clocher. Terrible est cette attente
Dans l’impudeur souhaité ; ell’ se sent pénitente,
Provocante et troublée et de tous ses frissons
Ne sait plus distinguer peur ou excitation.
Soudain, il a surgi, de l’ombre de la rue,
Eblouissant la nuit d’un sourire ambigu,
Et, volupté extrême, en ouvrant la portière,
Lui glissa : « Je t’aime, Toi… sous le réverbère ! »
Le carnet de l'auteure
Que voici des jeux dangereux... Beaucoup de belles images pour ce passo-doble amoureux.
Rédigé par : laurence | 06/06/2005 à 11:38
Hier soir, alors que je regardais par la fenêtre de mon appart pour me reposer un peu d'avoir fait des grues en origami toute la nuit (oui j'ai un voeux à formuler alors je plie, je plie) Donc hier soir en regardant par ma fenètre une drole de dame m'a fait un drole de geste. Etais ce toi par hasard ?
Rédigé par : Dominique | 06/06/2005 à 12:07
Merci Laurence ! Jolie image que celle du paso-doble sous la lumière argentine du réverbère ! Voilà qui fait rebondir mon imagination qui tangue haut !
Si tu me dis ton voeu Dominique, peut-être répondrais-je à ta question.... non, chut, ne dis rien... gardons nos secrets et laissons faire ... heu ... les grues !
Rédigé par : sylvie | 06/06/2005 à 17:53
Magnifique poème tout en alexandrins
Un rythme assurément qui lui sied très bien
Mes félicitations pour ce joli poème
Qui quoique polisson, a sû dire je t'aime.
Rédigé par : J'M. | 07/06/2005 à 15:44