Coïtus Impromptus (Version 1.0): Histoire érotique sous réverbère (Jacques)

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C’est par une nuit sombre et pluvieuse que ma vie à bascule.

Je regagnais le séminaire après une longue journée d’étude à la bibliothèque de la ville. Les rues étaient désertes. J’avais froid et je pressais le pas, mon cartable serré contre ma poitrine, l’œil rivé sur quelques mètres de trottoir devant moi. C’est pour ça que je n’ai pas compris tout de suite ce qui se passait. J’ai bien vu un vélo qui arrivait face à moi. Je crois avoir entendu une voiture derrière moi, mais le reste est flou. Je crois que la voiture a foncé dans une immense flaque, que la gerbe a déséquilibré la cycliste qui est tombée. Je l’ai aidée à se relever, à ramasser les affaires éparpillées sur le sol et elle est repartie précipitamment après des remerciements embarrassés. La soutane, peut-être ?

Elle n’avait pas donné les premiers coups de pédale que dans la lumière du réverbère, j’ai vu ce cahier à forte couverture. Je me suis précipité pour le ramasser mais elle n’a pas entendu mes appels. J’ai mis le cahier à l’abri et je me suis hâté.

Dans ma cellule, je l’ai séché de mon mieux et j’ai commencé à le feuilleter à la recherche d’indications sur sa propriétaire. Et j’ai commencé à lire.

Le texte avait toutes les apparences d’un roman en chantier. Il contait le chassé-croisé amoureux d’un groupe de personnages. Hommes, femmes…C’était terriblement humain, drôle et, hum, terriblement érotique aussi. Voire, hum.

Comment dire. Si ma soutane avait été de bronze, j’aurais sonné l’angélus, vois-tu. Ma vocation était percluse de doutes à l’époque, et je crois que cette histoire trouvée sous un réverbère fut le coup de boutoir qui l’ébranla définitivement.

Si j’ai retrouvé la jeune femme ? Bien sur ! il y avait son adresse sur la page de garde. Revue ? Mais c’est ta mère, grand couillon !