Vous avez vu commissaire ? Il y a un petit bout de papier chiffonné dans la poche arrière de son jean.
L’inspecteur Marfau se pencha sur la victime qui baignait dans son sang, sans avoir seulement pris la peine d’ôter ses vêtements.
Elle regardait fixement l’inspecteur avec une insistance malsaine. Son regard figé semblait dire : « Il me semble vous avoir déjà vu quelque part, mais je ne saurais dire où exactement ».
Beaucoup trop galant pour dire d’une femme qu’elle est laide ou même peu gracieuse, je me contenterai d’affirmer que cette victime-là était purement et simplement ignoble avec son corps d’asperge, une pomme de terre à la place du nez et des oreilles en forme de choux fleur.
L’inspecteur extirpa délicatement le papier froissé de la poche du jean. L’atmosphère était tendue comme la main d’un mendiant à la sortie de la grand messe. Le temps se démultipliait. Chaque seconde pesait une tonne.
− Alors, qu’y a-t-il d’écrit ? s’impatienta le commissaire.
− C’est mal écrit ! Gémit Marfau,… Une botte de poireaux, deux kilos de carottes, 2 navets, 3 concombres et une laitue » ânonna-t-il.
− C’est signé, hurla le commissaire. Le Boucher a encore frappé. On peut inscrire une végétarienne de plus dans la liste de ses victimes. Je l’aurai, un jour. Je l’aurai.
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