8 décembre d’une année quelconque
Toute seule, rien pour m'occuper ou me divertir, personne pour me rassurer, tout mon temps pour conduire mes pensées si loin qu'elles ne puissent trouver le chemin du retour, j'angoisse, je questionne...et souvent, il me vient aussi un grincement de cage...une cage rouillée et mal entretenue, une porte aux gonds qui grincent.
Peur d'être tenue dans le mensonge ou la demi-vérité?
Et si je voyais ce qui s'est vraiment passé, comme un observateur silencieux? En aurais-je la même évocation?
Et si c'était la certitude du manque de contrôle qui modulait ses gestes?
Si je suis maintenue dans l'ignorance, suis-je en droit de douter de sa bonne foi?
Serait-ce un mensonge? Serait-ce une demi-vérité? De celles nauséeuses qui m’ont déjà rendu malade?
Et si j’étais dupe d'une comédie de mauvais goût?
Trop de "si" et le Si si si est un mauvais vin qui rend malade.
Je voudrais savoir, même si savoir afflige et est souffrant. Dompter les violences de la connaissance et s’engager sans effroi sur les chemins sinueux, les travers et les raccourcis faciles du raisonnement humain.
J'ai les points d'interrogation qui me sortent par tous les pores de ma peau et les moindres orifices de mon corps et je mate mes élans, parce que j'ai fait une promesse.
Parce que je ne suis pas en droit de torturer les autres comme je me torture moi-même, d'exiger des autres ce que j'exige de moi-même, de faire subir aux autres ce que je m'inflige à moi-même, de douter d'eux comme je doute de moi...
Le carnet de l'auteure
Ce texte me va droit au coeur! Je m'y reconnais dans chaque silence. Y'a le mot 'contrôle' d'abord ;o). Moi qui réfléchissais cette semaine justement au pouvoir des Si... tu as bien raison, un mauvais vin qui rend malade! Y'a des métaphores comme ça, on rêverait de les avoir imaginées.
Vraiment, il y a là tellement d'une angoisse fondamentale que nous vivons tous beaucoup trop souvent. Solitude, doute, angoisse...
Touchée Pascale!!!
Rédigé par : Catherine | 30/04/2005 à 10:17
Les demi-vérités qui rendent nauséuse sont souvent plus dures que ces mensonges évidents qui donnent une impression d'honnêteté.
J'aurais aussi aimé avoir écrit ce texte.
Rédigé par : Mamathilde | 30/04/2005 à 11:57
IL m'arrive de dire tout haut ce que je pense tout bas, mal m'en est. Le mensonge est bien plus doré que la vérité, il est tellement plus réconfortant que la vérité il est mélodieux.
Je préfère la dissonnace et avoir les yeux ouvert.
Super ton texte.
Rédigé par : homme du néant | 30/04/2005 à 14:57