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08/08/2011

Commentaires

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J'aime bien faire dans la superficialité : l'homme viril, c'est celui qui peut porter une chemise rose.

Tiens, c'est extrêmement rare que je sois d'accord avec quelqu'un sur ces délicats sujets mais pour une fois oui. Je n'aurais pas su le mettre en mots aussi bien.

Et pour avoir déjà dans les pattes un peu d'années, j'ajouterai qu'il me semble et très fort que la dernière quinzaine a vu un terrible retour des catégorisations dures et permanentes, surtout pour les femmes qu'on somme d'avoir "l'air féminines" tout le temps (avec des critères d'apparences que personnellement je trouve très contestables et pour certains très laids). Cela dit c'est assorti avec la tendance à la merchandisation (je ne trouve pas le mot) de toutes choses. Ainsi pour un emploi on ne doit plus prouver qu'on a les compétences requises, mais "savoir se vendre". Et nous voilà sommés de "gérer" notre féminité / virilité. Beurk

La phrase de conclusion fait joliment rêver.

Merci pour ce billet

Je vous avais prévenue, mais finalement, je n'ai rien à redire ;)

Effectivement, la virilité est entre les oreilles, pas dans le caleçon. La virilité est un état d'être bien avant une caractéristique physique. Et, l'air du temps en influe le concept même ainsi que sa démonstration.

Très intéressant. Je pense que c'est un concept qui est aussi beaucoup lié à la confiance en soi. On ne dira jamais d'un homme qui marche tête baissée qu'il est virile. Même chose pour la femme et la féminité. Un homme qui a (ou semble avoir) confiance en lui donne l'impression d'être en pleine possession de ses moyens, autant intellectuels que physiques. Est-ce donc qu'on fait le lien inconscient entre cela et une capacité supposée à "bander comme du roc"? En ce sens, cela rejoindrait l'idée de Morphème comme quoi la virilité est entre les oreilles... de celui qui regarde.

J'ai manqué d'espace pour aborder cette question Maxime, mais comment fais-tu le rapport entre la perception de la virilité et celle de l'homosexualité? J'ai l'impression qu'on dissocie beaucoup ces deux termes. D'ailleurs, de cet homme dont on me dit qu'il n'est pas viril, on m'a aussi demandé s'il était gai. Des images clichées associées à l'homosexualité (effiminé, maniéré, élégant, etc...) semblent faire aussi partie de l'anti-virilité.

Je vois un lien entre le concept de virilité et le machisme. Dire d'un homme qu'il est viril, ce n'est pas seulement le trouver séduisant, c'est aussi lui attribuer une supériorité par rapport à la femme. L'homme viril est PLUS fort, PLUS confiant, PLUS courageux. C'est peut-être la raison pour laquelle on réserve le terme viril aux hétérosexuels: il ne peut y avoir ce jeu de pouvoir basé sur la différence de sexe dans un couple homosexuel.

Billet très intéressant, tout comme le lien que Sarah établi entre virilité et machisme.

@Sarah : c'est peut-être une histoire de générations (je précise que j'ai 22 ans), mais il ne me serait jamais venu à l'esprit d'attribuer le terme viril à un homme pour dire qu'il est supérieur aux femmes. "Supérieur" à un autre homme, en un sens, oui, mais pas aux femmes en général.

@Catherine: Je pense effectivement que l'association se fait souvent, l'un étant quasi l'antonyme de l'autre, si tu n'est pas viril, c'est que tu es homosexuel, ou encore métrosexuel. Autrement dit, si tu n'est pas le "vrai mâle", on te classe à part en utilisant une catégorie quelconque supposant un certain niveau de féminité plus développé que la moyenne des ours. Pourtant, la population gay compte son lot de d'hommes que l'on pourrait catégoriser de virils. Seulement c'est justement parce qu'ils le sont qu'ils ne sont pas identifiés comme gay : ils sont supposés hétéros. Encore aujourd'hui, pour bien des gens, il n'y a de gay que l'homme efféminé "avec des plumes dans le cul" - pour reprendre leur expression préférée. En même temps, difficile de leur en vouloir, c'est souvent ce qu'ils voient dans les parades ou les évènements gay. Difficile de comprendre, en fait, sans côtoyer un minimum la communauté gay. Et donc on associe la virilité exclusivement aux hétéros. L'homosexuel lui-même peut finir par se dire que l'herbe est plus verte chez le voisin dans sa recherche du mâle "alpha". Et c'est bien dommage.

Un stéréotype de plus finalement, qui s'oppose totalement à celui de l'homosexuel-à-plume, du moins c'est comme ça que je le vois et le vis. Heureusement, il y a en a pour regarder un peu à côté des deux gros trous tracés pour eux.

@maxime: Il est certain pour moi qu'il y a un lien entre virilité et machisme puisque la notion de virilité vise justement à différencier l'homme de la femme et que sa principale définition est celle de puissance, La virilité est la puissance, la féminité est la douceur selon les définitions traditionnelles. Je suppose d'ailleurs que cet intérêt soudain pour un retour de la virilité va avec cette préoccupation de la place du "vrai" gars et tout ce que ça implique de démonstration de la force physique.

Je ferais aussi un lien avec cette idée répandue que dans un couple homosexuel, il y a toujours quelqu'un qi "fait l'homme". Comprendre quelqu'un qui porte les culottes. Comme si on ne pouvait pas concevoir que deux personnes se mettent en couple sans que se reproduise une dynamique de pouvoir calquée sur le modèle tarditionnel de l'homme dominant.

@Catherine: À propos du lien entre machisme et virilité, je pense que de différencier l'homme de la femme est une chose, mais que de dire que l'homme est supérieur à la femme en est une autre. Dans le concept de virilité, je vois surtout la comparaison des hommes entre eux, plutôt que celle des deux sexes. Pour moi parler "d'homme dominant", c'est parler de domination sur les autres hommes. Après tout, c'est entre nous que nous nous battons pour la femme la plus féminine (ou l'homme le plus viril). C'est prouver que nous sommes le plus puissant, certes, mais parmi les hommes. Bien sûr, il y en aura toujours qui se diront virils parce qu'ils dominent leur femme (ou les femmes), mais, du moins pour moi, ce n'est pas de cela qu'il s'agit.

Quant à la question de l'existence des rôles traditionnels de l'homme et de la femme dans le couple gay, j'y ai pensé en écrivant mon premier commentaire. Je pense que le lien peut exister dans certains couples : le modèle hétérosexuel étant le seul modèle visible dans la société, il est nécessairement répliqué. Mais probablement pas par la majorité. Et si tels rôles il y a, je pense qu'ils peuvent être partagés et changeants. Dans le sens où celui qui porte les culottes dépend du jour, de l'humeur de l'un et de l'autre, et de la situation. C'est dire en fait qu'il n'y aurait pas de réel rôle prédéfini.

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