On ne peut pas tout voir, tout faire, tout lire. Nous sommes, c'est commun de le dire, surexposés . Depuis quelques jours déjà, circule sur les réseaux sociaux le nouveau clip de Yann Perreau. Je ne l'avais pas regardé. J'adore Yann Perreau, j'aime beaucoup cette chanson... Mais je n'aime pas beaucoup les vidéoclips en général. Et puisqu'on ne peut pas tout voir, tout faire...
En rentrant du musée cet après-midi, je me suis surprise à cliquer sur le lien que je croisais pour la dixième fois.
Yann Perreau: Le bruit des bottes from Bonsound on Vimeo.
Magnifique n'est-ce pas? Magnifique chanson, mais magnifique réalisation et magnifique Dave St-Pierre. Osmose.
J'ai versé une larme sur l'image de ces corps nus, froids, battants, offerts, ouverts.
Ma première réaction a été collective, comme il m'arrive souvent. Voilà un exemple de l'ensemble, voilà un exemple de complétude. Ne soyons pas culture ou art, école ou chanson, théorie ou action, folklore ou modernité. Soyons incarnés. Soyons complets et nus à la fois, légers de nos legs mais porteurs de nous-mêmes.
Ma deuxième réaction a été intime. Pendant une heure j'ai tourné en rond sans pouvoir écouter autre chose, à peine dérangée par les bruits ambiants de l'hiver qui s'installe. Pendant une heure j'ai tourné en rond à me poser la joue contre la vitre froide de la véranda ou à tapoter le bruit des bottes sur mes portes d'armoire. Une petite heure.
violence
bruit
corps
imparfaits
combat
nus
tendresse
On ne sait jamais à quel moment l'art frappe. Parce que ce qu'il offre n'est qu'une partie de l'équation: la révolution se fait surtout par celui qui reçoit. Aucun artiste ne peut prévoir ça, tout spectateur devrait au moins s'y préparer.
L'art vous parle. Écoutez-vous?
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